CONCEPTION
La tour traditionnelle:
Les gratte-ciel sont traditionnellement construits sous forme d'une tour monolithique organisée autour d'un noyau central comprenant notamment les voies de circulation verticale (escaliers, ascenseurs) et les conduites (eau, réseaux électriques et de communication…). La structure porteuse peut être concentrée dans ce noyau central, ou répartie sur des piliers. Certains édifices ont également bénéficié d'une armature entièrement métallique.
La concentration des circulations en un point du bâtiment pose le problème de son évacuation en cas d'urgence si ces circulations sont rendues impraticables (notamment à cause d'un incendie). De la même manière, la concentration des structures porteuses peut rendre le bâtiment vulnérable si elles sont endommagées. Un autre problème rencontré est l'éclairage des zones les plus centrales : au-delà d'une certaine distance, la lumière naturelle n'est plus suffisante pour qu'on puisse se passer d'éclairage artificiel.
NOUVELLES PERSPECTIVES
La tour polycentrique:
Une approche plus récente cherche à rompre avec cette conception monolithique, et propose d'organiser le bâtiment sous forme de modules constitués autour de plusieurs noyaux de circulations verticales. Chaque noyau deviendrait le point central d'une plus petite entité tout en constituant une sorte de « super-pilier » de l'ensemble. Les promoteurs de ce type de construction indiquent qu'un tel édifice serait moins susceptible de s'effondrer si l'un de ces piliers était endommagé, tout en vantant une capacité d'évacuation largement améliorée. Les espaces utiles du bâtiment sont répartis sous forme de « grappes » sur les piliers pour bénéficier au maximum de la lumière naturelle. De plus un incendie survenant dans l'un des modules aurait peu de chances de se propager à d'autres zones de l'immeuble. La principale limitation de cette approche devient alors une occupation plus faible du volume total alloué au bâtiment.
Ce concept n'a cependant pas encore été appliqué.
L'exosquelette:
Enfin, les nouvelles technologies ont permis à certains architectes et bureaux d'études de développer des principes structurels très novateurs inspirés des bio-organismes.
L'exosquelette conçu par l'architecte français Hervé Tordjman et les ingénieurs de SETEC TPI (Jean-Marc Jaeger) pour le projet des tours jumelles de Canton est une vraie révolution pour la construction d'ouvrages de grande hauteur.
Il garantit une résistance de l'ouvrage à des efforts mécaniques particulièrement importants (typhons, tremblements de terre) tout en intégrant une réelle protection face aux agressions extérieures (avions, missiles).
Cet exosquelette est secondé par un double noyau de béton, qui offre une réelle stabilité dynamique et une résistance exceptionnelle aux incendies.
Ce principe structurel permet une flexibilité des espaces intérieurs (démontages de 60% des planchers internes) qui garantit une exploitation programmatique et économique à long terme. Cette nouvelle approche constructive a permis de proposer un projet économiquement très avantageux qui, secondé par la configuration morphologique de l'ouvrage, supprime l'usage des échafaudages pour sa construction.
Il s'agit là, d'une révolution dans les technologies constructives des gratte-ciel.
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