PHYLLIS M. MARTIN, PATRICK O’MEARA, AFRICA
Second Edition, Indiana University Press, 1986.
Au lendemain de la 2ème guerre mondiale, on assiste à un vaste mouvement de revendication nationaliste en Afrique. Celui-ci aboutit à l’effondrement des empires coloniaux de l’Afrique noire où la Grande Bretagne s’était taillée un vaste domaine.
La décolonisation s’est faite en douceur en Afrique Occidentale mais, de manière violente et sanglante en Afrique Orientale et australe. L’Afrique noire francophone n’échappe pas au vent de la décolonisation. Les territoires français y étaient groupés en deux grands groupes ; l’Afrique Equatoriale française (AOF). Les colonies Belges, portugaises et espagnoles d’Afrique n’échappent non plus à ce qui était considéré à l’époque comme un effet de mode : la décolonisation.
Le territoire Belge, l’accession à l’indépendance s’est faite dans la précipitation et la confusion. Dans les territoires portugais, elle a été tardive et sanglante alors que dans les territoires espagnols, elle fut tardive mais pacifique.
En Afrique Occidentale, la grande Bretagne avait colonisé la Gambie, la Sierra Leone, la Gold Coast et le Nigeria, en Afrique Orientale, le Zanzibar, le Kenya, l’Ouganda, la Tanganyika et en Afrique Australe la Rhodésie du Nord et la Rhodésie du Sud. Devant les revendications nationalistes, elle répond par des réformes constitutionnelles pour initier les Africains à la vie politique afin de les préparer à assumer l’autonomie qui leur sera accordée. Les premières oppositions à l’ordre colonial étaient bien sur les sociétés traditionnelles africaines. Le nationalisme africain a eu déférentes caractéristiques pendant els étapes de l‘histoire. Après lapgm, le nationalisme africain avait pour but de redonner aux africains leur dignité après plusieurs siècles d’humiliation sous la traite négrière, l’esclavage et pendant la période coloniale. Après la DGM, ils manifestent le désir de créer des états et nations afin de redorer le passé glorieux des africains. Le rôle des partis politiques et associations, des divers congrès panafricains, le rôle des Nations-Unies, des supers puissances, la crise de Suez de 1856 et l’Indépendance de l’Inde en 1947 vont accélérer les mouvements nationalistes. Le nationalisme voit le jour avant la DGM au sein des associations culturelles, professionnels et tribales qui réclamant une participation aux affaires publiques.
C’est seulement à la fin de la guerre qui seront créés les grands partis politiques mais sur la base ethnique. Ainsi, en 1944, Nnandi Azikiwe fonde le National council of Nigeria and Cameroon le parti des Ibo. En 1949, Bafami Awolowo fonde l’Action group afin de défendre les intérêts des Yorouba, la même année Aboubacar Tafewa Belewa fonde le Nothern People’s Congress qui réunit les Haoussa et Peul. En Gold Coast, le Dr. J.B. Danquah fonde le United Gold Coast Convention (U.G.C.C.) avec comme secrétaire Kwame Nkumah pour plus d’action directe ce dernier crée son propre parti la Convention people’s Parti en 1949. Ces actions portaient sur des protestations contre la constitution de Burns en procédant par des sit-ins, des grèves, des boycotts des boutiques européennes tout ceci lui coûta la prison un an après, il sera relâché. Plusieurs reformes sont en vue telles que des élections, l’Africanisation des services. La Gold Coast obtient son indépendance en 1957 avec Nkrumah comme Premier Ministre. Le gouvernement de Richards accorde au Nigeria en 1945, une constitution, celle-ci dote le pays d’un conseil législatif où les chefs traditionnels ont un rôle consultatif, elle sera remplacée en 1951 par la constitution Macpherson. Elle établit le suffrage universel, divise le pays en 3 régions ayant chacune une assemblée élue et un conseil consultatif. Le Nord du Nigeria retarda l’indépendance à cause de sa sous scolarisation. Craignant que les intellectuels du Sud s’accaparent des poste essentiels, la constitution lyttleton de 1953 remplaça celle de 1951. Celle-ci accentue la structure fédérale, le Nigeria devient une fédération de 3 Etats. L’indépendance est proclamée avec Aboubacar Tafewa Balewa le Premier ministre et Nnandi Azikiwe comme gouverneur général en 1960.
La décolonisation a été violente au Kenya à cause de la présence des colons blancs hostiles au transfert de responsabilités politiques aux africains, et qui se sont interposés entre Londres et le Kenya. Des millions d’Européens se sont installés au Kenya arrachant par la même occasion toutes les bonnes terres aux agriculteurs kikuyu et aux pasteurs Masai, ensuite, ils les ont parqués dans les réserves où pour survivre, ils sont obligés d’aller travailler comme des ouvriers agricoles chez les européens. Les Kikuyu se sont organisés, sous l’impulsion de Jomo Kenyatta au sein de la Kikuyu central association. En 1949, ils fondent un parti politique : le Kenyan African Union.
Les lois Lamine Gueye du Sénégal et d’Houphouët Boigny de Côte- d’Ivoire de 1946, la première accordait la citoyenneté aux populations des colonies tandis que la 2ème supprimait les travaux forcés dans les colonies. La loi cadre Gaston Deffère votée en 1956 de gouvernement accordait l’autonomie interne aux colonies.
La communauté Franco -africaine créée en 1958, regroupait librement la France et ses colonies. Celles-ci géraient leurs affaires intérieures tandis que la France s’ occupait des affaires étrangères, de la défense, de la monnaie et de la justice. Le 28 septembre 1958, le référendum est organisé pour permettre aux populations de dire s’ils étaient d’accord ou non pour l’adhésion à la communauté. Seule, la Guinée de Sékou Touré vota non. Le résultat déplut la France qui lui accorda précipitamment l’indépendance le 20 octobre 1958.
Au Congo, la vie politique est dominée jusqu’en 1956 par le parti progressif congolais de Félix Tchikaya, relayé par l’Union démocratique de défense des intérêts africains de l’Abbé Fulbert Youlou. Au Tchad, nous avons le parti progressif de Gabriel Liselte et celui d’ Ahmed Keulamala. En Oubangui Chari, Barthelemy Boganda crée le mouvement d’évolution sociale de l’Afrique Noire. Au Gabon, Léon M’BA fonde le mouvement mixte franco-gabonais en 1946, Jean Hilaire Obame, l’Union démocratique et sociale gabonaise tous obtiennent leurs indépendances en 1960.
Dès 1952, les congolais manifestent leur volonté d’accéder à une vie politique autonome en même temps, les catholiques et les socialistes Belges plaident pour l’évolution du Congo. La Belgique va cependant renoncer au paternalisme qui voulait que les congolais soient considérés comme leurs enfants, et entreprendre un certain nombre de reformes telles que l’autorisation pour la création des partis politiques. L’Association ethnique des Bakongo de Kassavubu, les africains sont intégrés dans l’administration et dans la gestion des communes en 1958. Sous la pression des nationalistes doublées par la désobéissance civile, le Roi Bandouin convoqua une table ronde à Bruxelles en janvier 1960 où l’indépendance fut fixée le 30 juin 1960. Avec la majorité relative obtenue aux élections de mai 1960, par le mouvement nationaliste congolais de Lumumba. Des négociations furent entreprises les quelles ont abouti à un gouvernement bicéphal avec Kassavubu comme président et Lumumba comme Premier Ministre. L’exaltation de l’œuvre de la Belgique au Congo lors du discours de proclamation de l’indépendance du Roi Belge a poussé Lumumba à une dure réplique qui avait inquiété les puissances capitalistes qui avaient de gros intérêts dans ce pays. Ces puissances vont ainsi entreprendre de manœuvre de déstabilisation en suscitant la guère civile avec la sécession de la province minière du Katanga. Ceci aboutit à l’assassinat de Lumumba en février 1961.
Sous le règne d’Antonio de Oliveira Zalazar, le Portugal déclarait que les colonies n’étaient pas destinées à l’indépendance mais, à devenir des provinces portugaises. Les nationalistes vont ainsi prendre les armes pour conquérir l’indépendance. La résistance armée commence en 1961. Une faction des militaires hostiles à la poursuite des guerres coloniales renverse le Président portugais Gaetamo en 1968. L’Angola obtient son indépendance en novembre 1975 mais le nouvel Etat nait dans la guerre civile car, l’Union National pour l’Indépendance totale de l’Angola de Jonas Savimbi, soutenu par les USA et l’Afrique du Sud continue à s’opposer au pouvoir central appuyé par l’URSS et le Cuba inscrivant l’indépendance dans le contexte de la guerre froide.
Jusqu’en 1960, l’Espagne cherchait à consolider sa politique d’assimilation sur la Guinée. Le mouvement pour l’unité de la Guinée Equatoriale et le Mouvement de libération de la Guinée Equatoriale s’organisent et revendiquent l’indépendance. Celle-ci est proclamée en Octobre 1968 avec Francisco Macias NGUEMA comme Président.
Par Riwill Pafé et Fouda Nguini !!! |
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