Forum Métiers - Ecrivain - Voici une histoire que j'ai écrite

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40197 - de Isabella , 12 ans (FRA) - 2022-02-25
Ecrivain : "Voici une histoire que j'ai écrite"

Le Pari Mortel
Isabella M.

-Allez, Jane ! Même pas peur !
Chester se tenait devant la maison abandonnée. Jane n’était vraiment pas rassurée. « Me voilà dans un beau pétrin » se disait-elle. Si Jane n‘avait pas accepté ce pari débile que Mona, sa pire ennemie, lui avait lancé, elle ne serait pas là. Elle serait tranquillement assise au fin fond de son canapé, matant pour la énième fois sa série préférée.
Mais non, Jane n’avait pas refusé de tenter d’entrer par effraction dans le bureau de la directrice du lycée, ni refusé de mettre le désordre comme elle ne l’avait jamais fait. Naïve, elle avait cru que pour une fois, Mona lui proposait un pari équitable. Quelle erreur ! Bien sûr cette peste avait fait en sorte que Jane se fasse attraper la main dans le sac. Le pire, c’est qu’en plus d’être obligée de ramasser les déchets qui trainaient dans la cour après les cours, elle devait s’introduire dans la vieille maison abandonnée qui avait auparavant appartenu à un couple de retraités étranges.
Et cette fois là, devant la façade de cette terrifiante maison, elle ne le sentait vraiment, vraiment pas. Nonobstant, pas le choix, Mona l’épiait pour être sûre que Jane respecte sa parole. Ce qui réconfortait un tant soit peu Jane, c’est qu’au moins, elle ne serait pas seule. Chester, son meilleur ami, avait accepté de l’accompagner. En même temps, si ça lui permettait de se dorer la pilule chez les filles du coin, tout était bon à prendre. Jane grommela :
-Parle pour toi.
Jane poussa la porte d’entrée de la maison. Elle grinça et Jane et Chester entrèrent. Chester alluma sa lampe torche et regarda autour de lui. Il n’y avait l’air d’avoir personne. Jane, elle, tremblait comme une feuille.
-Tranquille, il n’y a personne. Tenta de la rassurer Chester
Jane regretta qu’il ait dit ça, car au même moment, la porte d’entrée se referma brutalement et la lampe torche s’éteignit. Ils étaient désormais dans le noir, et la porte refusait de se rouvrir. Jane attrapa la main de Chester et dit :
-Ne me lâche pas !
Chester ne répondit pas tout de suite.
-Tu ne me tiens pas. Finit-il par lâcher
Jane tenta de retirer vivement sa main, mais ne réussit pas. Elle hurla :
-Lâchez-moi !
Chester attrapa sa lampe torche et tenta de l’allumer. Elle s’alluma après quelques ratés. Jane aperçut alors ce qui la retenait. Une main verte et pourrie, comme celle d’un cadavre en décomposition. Un râle retentit et Jane remarqua qu’une espèce de zombie la fixait. Elle hurla de plus belle, attrapa une coupe non loin de là et l’abattit sur la créature. Cette dernière se recroquevilla, libérant Jane de sa poigne. Jane se précipita vers Chester.
-On fait quoi, maintenant ? Demanda Jane, paniquée
-On devrait chercher une sortie.
Pour une fois, Chester avait l’air sérieux et semblait avoir compris que, pour impressionner les nanas, il fallait d’abord survivre.
-Et si on allait à l’étage ? Proposa Jane
Elle se tourna vers les escaliers. Ils avaient l’air de pouvoir s’effondrer à tout moment. Jane posa prudemment son pied sur la première marche. L’escalier craqua, mais ne céda pas sous le poids de Jane. Elle grimpa rapidement les escaliers et indiqua à Chester d’en faire de même. Ils entrèrent dans une pièce qui ressemblait à une chambre, la seule pièce dont la porte avait accepté de s’ouvrir. Chester, anticipant une nouvelle attaque de quelconque créature, plaça une chaise entre la porte et l’embrasure de celle-ci, l’empêchant ainsi de se refermer. Jane, pendant ce temps, avait remarqué une petite fenêtre, cependant assez grande pour que les deux adolescents sortent. Avec un peu d’huile de coude, elle réussit à l’ouvrir. Elle était sur le point de sauter, quand une main l’en empêcha.
-Mauvaise idée.
Ce n’était pas la voix de Chester. Jane se retourna et vit une femme à la peau blanchâtre, pratiquement transparente. Ses ongles peinturlurés en rose flashy se plantaient dans la peau de Jane, et traçaient de petits arcs de cercles ensanglantés. Elle était habillée à la limite du vulgaire : Minijupe en cuir, talons aiguilles et mini haut rose sous une veste en cuir noire. Ses lèvres étaient recouvertes d’un rouge vif, rappelant la couleur du sang. Les cils de ses yeux verts étaient maquillés par du rimmel noir et un trait d’eye-liner sur sa paupière rappelait à Jane le maquillage grossier de Mona.
Jane regarda autour d’elle, cherchant après Chester. Aucune trace de lui. La femme tira Jane en arrière et Jane alla s’écraser contre un mur. La femme referma la fenêtre, anéantissant les espoirs de s’enfuir de Jane. Elle s’approcha de Jane, toujours à terre, et s’accroupit. Ses lèvres s’étirèrent en un sourire malsain et elle dit :
-Même pas peur.
Le surlendemain, les journaux publièrent des avis de recherches. « Jane Mayfield et Chester Mc. Morhaut, adolescents de 16 et 17 ans, disparus dans la nuit du 14 au 15 novembre 1982, dans les alentours de la maison abandonnée. Si vous détenez toute information, veuillez prévenir les forces de l’ordre ».
Ce qui arriva à Jane et Chester ?
On ne les revit jamais. Enfin, les habitants de ce petit village anglais ne les revirent jamais. La légende raconte qu’ils auraient été transformés en démons par la femme et qu’ils se seraient vengés de Mona, qui succomba à une maladie mystérieuse. Depuis, on raconte que les deux amis parcourent le monde pour châtier les jeunes qui lancent des paris trop osés qui coutent la vie à leurs victimes…
Si j’avais un conseil pour vous, ce serait d’éviter de vous amuser à lancer des défis idiots à vos ennemis comme à vos amis, ou vous finirez probablement comme Mona…